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Autres cultures de Bel Ombre

  • Contexte

    Bien que l’industrie sucrière ait toujours eu une place prépondérante dans l’histoire agricole de Maurice et qu’elle ait fortement façonné ses paysages jusqu’à nos jours, la prévalence de la canne à sucre ne fut pas toujours aussi évidente que jusqu’à la fin du 20ème siècle. Les premiers développements agricoles de Bel Ombre comprenaient sans aucun doute des cultures vivrières, la sécurité alimentaire étant considérée comme une priorité par Mahé de La Bourdonnais. Maurice jouait aussi un rôle important sur la route des épices et trouvait donc intérêt à cultiver les produits de base prisés en ce temps-là, tels que tabac, café, coton et indigo et des épices telles le girofle.  

Une variété de produits agricoles lucratifs

Dès 1775, Wilkinsky décrit le quartier de la Savane comme étant toujours une région boisée, parsemée de plantations de café et de coton[1]. En 1817, 7 sucreries y produisait 305 tonnes de sucre, 14 distilleries pas moins de 715,500[1]  litres d’arak, 13 plantations de café en donnaient 27,5 tonnes annuellement, 8 plantations de girofliers, 4 tonnes de girofle et une plantation d’indigotiers produisait 525 livres d’indigo. 750 tonnes de grains étaient aussi produites. L’industrie forestière, la sylviculture,était aussi une importante source de revenus, rapportant 55 000 piastres chaque année[2].

 

Le bois

Les forêts étaient évidemment une importante source de richesse pour Bel Ombre. En 1819, Telfair mentionne un rapport 24 000 piastres[2]  produit de la vente de bois dans l’année. Avec son inclination pour les progrès technologiques, il importa une machine dont la puissance de 90 tonnes pouvait déraciner un arbre et des grues pour enlever les troncs des ravines. Pour entreprendre ce lourd travail, il avait recruté 100 bûcherons. Malgré l’importance des moyens mis en œuvre, Telfair eut à faire face à un sérieux défi pour le transport des troncs. Il fit donc construire un chemin de fer entre la forêt et la côte, ce fut  le premier à Maurice[3].

 

L’Abatis des Cipayes

Bien que Mahé de La Bourdonnais ait promu les cultures vivrières pour sécuriser l’approvisionnement du marché local, elles furent rapidement abandonnées pour faire place   au café, au coton, à l’indigo et à d’autres produits destinés à l’exportation ainsi qu’il est décrit plus haut. Telfair n’en pensait pas moins et instaura d’importantes cultures vivrières pour la population locale. On en trouve un bon exemple au lieu-dit à Bel Ombre « L’Abatis des Cipayes », où des denrées de base tels le riz, le maïs, les lentilles, la pomme de terre, la patate, la betterave, l’arouille, le manioc, le gingembre, la pistache et d’autres cultures étaient installées. Il s’y trouvait aussi des bananiers, des jacquiers, des manguiers, des cocotiers et mêmes des vignes[4].

 


[1]Yvan Martial, Compagnie Sucrière de Bel Ombre, Notes d’Histoire

[2]Yvan Martial, Notes prises dans le livre “Ephémérides et Statistiques” du Baron d’Unienville, datant de 1838.

[3]Jean-PierreLenoir, Bel Ombre, entre mer et montagne, Editions du Corsaire

 

 

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