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Bernardin de Saint Pierre

  • Premières années

    Bernardin de Saint Pierre auteur et botaniste français est né au Havre en 1737 dans une modeste famille à prétentions aristocratiques[1] [1]. Après avoir commencé son éducation pratique en accompagnant son oncle lors d’un voyage en Martinique, il suivit une formation d’ingénieur à l’Ecole des Ponts et Chaussées à Paris. Peu après, il s’enrôla dans l’armée et servit en Hollande, en Russie, en Pologne et en Allemagne. Après une série d’expériences décevantes, il prit de l’emploi en 1768 comme ingénieur du Roi pour se joindre à une expédition à Madagascar, mais en raison de désaccords avec le reste du groupe, continua son voyage vers l’Isle de France où il demeura pendant près de deux ans.

     


    [1] Megan Vaughan, Creating the Creole Island, Duke University Press, p.56.


     

Visite à l’Isle de France

En 1769, Bernardin de Saint Pierre entreprit de faire le tour de l’île accompagné et parfois porté par des esclaves. Il logeait et dînait chez l’habitant. Il décrivit les relations sociales et l’environnement naturel dans sa première publication « Voyage à l’Isle de France, l’Isle Bourbon et le Cap de Bonne- Espérance ». Ce texte contient une des premières références littéraire à Bel Ombre alors appelé « Belle Ombre ».

Bernardin de Saint-Pierre appartient au Siècle des Lumières, il participa aussi au mouvement des physiocrates, connu pour avoir mis l’emphase sur le développement agricole. Il critiqua les relations sociales de l’époque à l’Isle de France, le traitement des esclaves mais aussi le manque de développement rural. Il convient en effet de noter qu’en 1766, seule la moitié des terres arables de l’île avait été allouée comme concessions et que moins du quart de celles-ci était cultivées. La richesse produite à l’île de France était issue du commerce, de la traite négrière et de la spéculation.

 

Impressions de Bel Ombre

L’auteur utilisera néanmoins des termes élogieux pour décrire ceux qu’il aura rencontré sur sa route dans le sud-ouest. Il décrira de même la beauté et la spécificité du paysage qu’il a découvert. Pour traverser du Morne à Baie du Cap, le passage de Macondé est obligé, ce qu’il fit en bateau pour ensuite cheminer à pieds dans la savane pendant trois heures avant de rencontrer M.T  Estienne Bolgerd, administrateur d’une plantation : « Toute cette partie est d’une fraîcheur et d’une verdure charmante, c’est une savane sans roches, entre la mer et les bois qui sont très beaux”[1]. Il ajoute même que s’il avait été seul, il aurait pu envisager d’y passer le reste de sa vie.

En quittant Bel Ombre, Bernardin de Saint Pierre fait aussi mention de la présence de « Noirs fugitifs » ou esclaves marrons, qui selon M. Estienne  Bolgerd, serait au nombre de 200 à 300 dans la région, répondant à un chef, pêchant et chassant le cerf avec leurs meutes de chiens.

Il continua son voyage dans le sud et autour de l’île. En 1771, après son retour en France il publia son carnet de voyage cité plus haut. Il écrivit aussi le roman Paul et Virginie qui fut traduit en de nombreuses langues et permit de faire connaître l’Isle de France en Europe.

 


[1]J. H. Bernardin de Saint-Pierre, Voyage à l’Isle de France, à l’Isle de Bourbon, au Cap de Bonne-Espérance, p.284.

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