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Chronologie Mauricienne

  • De Dina Arobi à La République de l’Ile Maurice

     

    L’histoire de Maurice est enracinée dans ‘l'Âge des Grandes Découvertes’. A cette époque, la quête d’opportunités à l’échelle du globe était marquée par des histoires d’esclavage et d’oppression, mais également de triomphe sur les conditions difficiles qui ont provoqué l’éclosion d’une société multiculturelle et une ère d’économie productive.

    Inhabitée jusqu’au 17e siècle, l’île est cependant représentée sur d’anciennes cartes maritimes Arabes, elle a par la suite été une escale pour les navigateurs Portugais avant de connaître des périodes successives de colonisations, Hollandaise, Française et Anglaise avant d’accéder à l’indépendance en 1968.
     

     

     

Dina Arobi

Les voies commerciales maritimes de l’océan Indien étaient pratiquées par les marins et marchands arabes depuis le Moyen Age*. L’existence des Mascareignes est avérée sur des cartes très anciennes et les dénominations arabes de l’archipel et des îles sont reportées sur une des premières cartes européenne connues, le Planisphère de Cantino daté de 15021; Tarrikka pour les Mascareignes, et Dina Arobi ou Dinarobin sur d’autres cartes pour Maurice.

 

Isla do Cirné

L’île fut visitée par les marins portugais qui naviguaient dans la région. Ils la renommèrent Isla do Cirne. L’ensemble des îles de Maurice, de la Réunion et de Rodrigues portent d’ailleurs le nom du navigateur-explorateur Portugais, Pedro Mascarenhas qui s’attribua la découverte des ‘Mascareignes’, alors qu’elles avaient de fait été cartographiées par le Capitaine de pavillon Domingo Rodriguez Pereira plusieurs années auparavant. ** L'Île Rodrigues lui doit son nom.

 

Mauritius

Il aura fallu attendre presqu’un siècle, jusqu’en 1598, pour que les premiers pionniers européens s’intéressent à Maurice. Le Vice-Amiral Wybrant Van-Warwyk commandant une division hollandaise de trois vaisseaux en prit possession. L’expédition découvrit le Port Sud Est … « un bon port bien clos qui pouvait contenir plus de cinquante vaisseaux à l’abri de tous les vents avec un fond de bonne tenue… » *** L'Île fut nommé Mauritius en l’honneur du Prince Maurice de Nassau et en l’honneur également du vaisseau Amiral de l’expédition qui portait son nom. Les Hollandais ne s’y installèrent pas tout de suite, mais y firent escale sur la route des Indes.

Une première tentative de colonisation fut faite en 1638. La population comptait alors 25 hommes. Elle atteignit une centaine en 1652, comprenant des esclaves qui avaient été amenés de Madagascar. Il convient de noter que parmi les 105 esclaves qui furent amenés à la fin des années 1630, 60 s’échappèrent dans les forêts et que seulement 20 d’entre eux furent repris. Ces premiers colons durent faire face à des conditions difficiles. Cyclones, mauvaises récoltes et retard d’approvisionnement causèrent l’abandon de l'île par la plupart des colons dans les années 1650. Les Hollandais déployèrent néanmoins beaucoup de moyens pour s’installer et développer l’île, une succession de gouverneurs prenant de nombreuses initiatives, malheureusement avec des succès insuffisants. Ils firent commerce du bois d’ébène des forêts de l’île. On leur doit aussi l’introduction du cerf de Java, de la canne à sucre, du tabac, du riz, des orangers et des manguiers, des lapins, moutons et volailles. On leur attribue la disparition du Dodo suite à l’introduction de prédateurs.

 

Isle de France

En 1715 Guillaume Dufresne d’Arsel l’accosta et en prit possession au nom du Roi de France, lui donnant alors le nom d’Isle de France. En 1721 L’administration de l’île fut confiée à la Nouvelle Compagnie Française des Indes Orientales. Les colons commencèrent d’arriver et 5 ans plus tard, les premières concessions furent attribuées avec des objectifs de production qu’ils se devaient d’atteindre afin d’obtenir le renouvellement de leurs concessions.

L’arrivée de Mahé de La Bourdonnais en 1735 fut un tournant dans l’histoire de l’île car ce gouverneur eut un profond impact sur son développement. La population passa de 838 habitants (dont 638 étaient des esclaves) à 3012 (dont 2612 esclaves) en cinq ans[1]. La Bourdonnais entreprit d’importants travaux d’infrastructure et de nombreuses constructions. Il encouragea les compétences nécessaires à cet effet. Le port se développa et l’agriculture prit toute son importance pour l’autosuffisance alimentaire de la colonie et pour le ravitaillement des nombreux navires de passage.

A partir de la période française, l'île fut habitée en permanence jusqu’à nos jours. C’est de cette époque que date le véritable commencement de la nation mauricienne, toutes les composantes culturelles et ethniques de notre société étant dès lors présentes sur son sol. Pionniers et administrateurs, ouvriers et artisans qualifiés et main d’œuvre liée à l’activité agricole, les habitants venaient d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

 

Mauritius

Pendant les guerres napoléoniennes, les militaires français utilisèrent l’Isle de France comme avant-poste pour effectuer des attaques contre les navires de commerce anglais. L’île devint alors une cible de l’empire britannique. En 1810, les Anglais prirent le contrôle de l’île en débarquant par la côte nord après plusieurs tentatives infructueuses. Une d’entre elle eu lieu à la Baie de Jacotet dans le voisinage de Bel Ombre, et la plus connue est la « Bataille du Vieux Grand Port » qui entrera dans l’histoire comme étant la seule victoire navale française d’importance sous Napoléon Bonaparte.

En passant sous la Couronne britannique ainsi que les Seychelles et Rodrigues, L’île de France reprit le nom de Mauritius. Selon les termes de la capitulation, les Français installés dans l'île furent autorisés à continuer de pratiquer leur langue et leur religion. Un autre trait important de l’héritage colonial français perdure dans le système judiciaire qui demeure jusqu’aujourd’hui régi par le ‘Code Napoléon.’

L’économie agricole de l’île a crû exponentiellement sous le gouvernement britannique. Suite aux luttes et aux campagnes en faveur de son abolition dans l’île et dans le monde, l’esclavage fut aboli en 1835.

L’abolition de l’esclavage a conduit au début du système de travailleurs sous contrat, sous lequel des laboureurs furent engagés de l’Inde. Ce système a largement contribué à modeler le paysage culturel et économique de  l’île Maurice d’aujourd’hui.

L’engagement de travailleurs sous contrat était initialement considéré comme une alternative humainement acceptable à l’esclavage. Les engagés faisait cependant face à des conditions très dures au moment de  leur recrutement, du voyage, de leur logement ainsi que dans leur travail. Ces conditions étaient si pénibles que les campagnes de recrutement furent suspendues par les autorités pendant une courte période.

Les travailleurs engagés arrivèrent à Maurice en vagues successives au 19e siècle, en provenance de Bombay,de Madras et des provinces du nord-est via Calcutta, pour la grande majorité. Ce système de travailleurs sous contrat fut officiellement opérationnel jusqu’en en 1910, dans les faits, il perdura cependant  jusqu’en 1925.

 

De la colonisation anglaise à l’Indépendance et à la République de  Maurice[1] .

Le début du 20e siècle vit le commencement du démantèlement de l’Empire Britannique. L’Ile Maurice obtint son indépendance le 12 Mars 1968 avec un modèle parlementaire calqué sur celui de Westminster.

En 1993, le pays devint une république en conservant le même système parlementaire.

L’économie elle, a prospéré malgré des périodes de stagnations, grâce à des accords commerciaux préférentiels avec la Grande Bretagne et l’Europe et à des décisions stratégiques de diversification. La création d’une zone franche dédiée à l’exportation fut le premier pas vers la réussite économique post indépendance. Elle a ouvert la voie aux industries manufacturières dont le textile. Le tourisme, le secteur des services et les activités financières sont aujourd’hui parmi les plus importants contributeurs au PIB[2].   Le cadre économique de la fin du 20e siècle fit face à de profonds changements avec le démantèlement des protocoles sucriers.

 


[1]nebeREPORT OF THE TRUTH AND JUSTICE COMMISSION - French Colonial Period (1715–1810). "The French period (1715-1810)" (PDF). Government of Mauritius: 60. (Page consultée le 26 septembre 2012)

 

*** Les éphémérides Mauricienne – Adrien d’Epinay - 1889

 

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