Les écosystèmes de mangrove sont constitués d’arbres appelés palétuviers qui se sont adaptés à un environnement d’eau salée. On les trouve tout autour de l’île Maurice et à Bel Ombre, aux embouchures des rivières. Ces plantes ont développé des racines aériennes caractéristiques qui leur permettent de respirer et d’expulser l’excès de sel. Les mangroves ont des fonctions similaires aux marais en piégeant les sédiments et les nutriments provenant de l’amont qui finiraient leur cours naturel dans le lagon impactant le milieu et spécialement le corail. Deux espèces de palétuviers sont présentes à l’île Maurice; le Rhizophora mucronata et Bruguiera gymnorrhiza. Elles offrent un abri à de nombreux crustacés qui s’abritent sous les racines immergées alors que les parties supérieures de l’arbre servent d’habitat aux oiseaux côtiers.
Ces arbres particuliers contribuent à façonner l’écosystème où ils se trouvent. Ils ont la capacité de filtrer près de 90 pour cent du sel marin absorbé par leurs racines et d’en évacuer à travers des glandes situées dans leurs feuilles. Ils ont aussi la capacité de concentrer le sel dans leur écorce et les feuilles plus âgées, se débarrassant du sel lorsque celles-ci tombent. Les palétuviers conservent l’eau ainsi dessalée dans d’épaisses feuilles succulentes qui, chez certaines espèces présentent une pellicule cireuse qui retient l’eau minimisant l’évaporation.
Les habitats de palétuviers mangrove fournissent d’importantes frayères à de nombreuses espèces marines d’intérêt commercial; poissons comme le barracuda, mais aussi crevettes, crabes et autres crustacés. A l’état juvénile, ces espèces s’abritent dans le dédale des racines-échasses de mangroves, fourrageant dans les herbiers marins avoisinants, avant de gagner les récifs et la pleine mer à l’âge adulte. En sus des racines qui offrent un refuge, les feuilles tombées pourrissent et fournissent des nutriments aux invertébrés et aux algues, formant la base d’une niche alimentaire très riche. Les nutriments des feuilles pourries sont aussi distribués à d’autres parties du lagon grâce aux mouvements et flux des marées. Les invertébrés et les algues sont à leur tour mangés par de petites créatures, tels que les oiseaux, les éponges, les vers, les anémones, les algues et les jeunes poissons.
Les mangroves partagent les mêmes écosystèmes que les marécages. Comme les marais côtiers, elles absorbent les polluants résiduels de l’agriculture, tels que nitrates et phosphates, transportés par les ruisseaux et rivières avant d’arriver à l’océan. Les palétuviers protègent aussi la côte contre l’érosion, les dégâts cycloniques et l’action des vagues.
Beaucoup de palétuviers ont été enlevés pour faire place à l’infrastructure côtière et au développement touristique, ce qui a rendu les communautés côtières avoisinantes plus vulnérables aux effets des tempêtes et de la montée du niveau de la mer. Des garanties juridiques offrent un appui à la protection des mangroves, il est actuellement illégal de couper les palétuviers. Les réserves protégées sont un autre type de protection auxquelles on peut avoir recours. Finalement, dans les régions où les palétuviers ont été abattus, on peut les réintroduire par des initiatives de reboisement, ce qui implique de replanter l’espèce appropriée. Les propagules du palétuvier peuvent être cultivées en pépinières et replantées le long de la côte.
Les côtes rocheuses font partie de la zone intertidale. Il en existe partout autour de l’île et également à Bel Ombre. La plupart sont constituées de roches basaltiques mais certaines, comme celle qui se trouvent à La Prairie, sont composées de calcaire. Les animaux et les plantes qui y vivent ont développés d’uniques caractéristiques, afin de s’adapter au flux et reflux des marées, à l’action des vagues, aux longues heures d’ensoleillement, à l’environnement très salin ainsi qu’aux attaques des prédateurs. Les côtes rocheuses servent d’habitat à de nombreux mollusques, crustacés, échinodermes, vers et poissons, mais aussi aux oiseaux marins qui se nourrissent de petites créatures marines.
Les créatures des côtes rocheuses se doivent d’être en mesure de supporter des variations extrêmes de température, de salinité et d’humidité, de même que l’action des vagues, pour y survivre. Ce type de côtes est divisé en étages en fonction du temps d’immersion des rochers. La frange supérieure de la zone intertidale est dominée par les bernacles, les patelles, chitons et autres espèces encroûtantes. Cette zone est seulement inondée à marée haute. Plus bas se trouve la zone intertidale moyenne recouverte par les eaux deux fois par jour au rythme des marées. On y trouve des algues et des moules, des éponges, des étoiles de mer et des crabes. Finalement, la partie basse de la zone intertidale ou partie basse du littoral est généralement recouverte d’eau. Les créatures qui y vivent ne peuvent demeurer à sec très longtemps et ne peuvent supporter les températures extrêmes.
Les côtes rocheuses protégées des lagons mauriciens ont contribué à sculpter les plages et à délimiter les baies, créant ainsi des micro-habitats tout le long de la côte. Sur ces rivages protégés et exposés, rochers, crevasses et bassins offrent un habitat à de nombreuses espèces marines. Certains bassins fournissent des aires de frai à certaines espèces d'intérêt commercial.
Les côtes rocheuses ont été perturbées ou supprimées pendant des travaux d’infrastructure sur la côte. Par ailleurs, la pollution par déchets abandonnés sur les plages et les côtes rocheuses est généralement rejetée à la mer perturbant la vie marine. La mise en œuvre de mesures, afin de contrôler cette pollution exponentielle ainsi que l’intégration des côtes rocheuses dans des réserves protégées font partie des outils disponibles qui aideront à préserver leur santé et à les maintenir en état d’être des environnements productifs.
Le sable est généré par la fragmentation de rochers et d’organismes marins, de coquillages et de corail. Les plages de sable abritent de minuscule créatures, tels que crabes et bivalves qui sont adaptés à la vie en zone intertidale. Les dunes de sable font partie de l’écosystème du lagon et des plages. Elles sont formées par l’action du vent et des vagues accumulent le sable formant la crête de la plage. Les dunes offrent un stock naturel de sable et servent de zones tampons durant les événements météorologiques extrêmes comme les cyclones. Elles fournissent un habitat à de nombreuses plantes spécialisées qui assurent la stabilité de la dune. Malheureusement, la plupart des dunes autour de l’île Maurice ont été nivelées pour le développement. La restauration des plages et des dunes aide à rétablir les fonctions essentielles de l’écosystème que remplissent les dunes.
La plupart des plages de l’île Maurice sont constituées de sable corallien qui résulte de l’érosion biologique de squelettes de créatures marines comme dans la plupart des environnements tropicaux et sous-tropicaux. Les principaux contributeurs en sont les foraminifères, les algues coralliennes, les mollusques et les crustacés. Comme son nom l’indique, le sable corallien est aussi composé de débris de corail, souvent pulvérisés par les poissons perroquets après digestion des tissus vivants du corail. Les plages et dunes de sable servent de barrière aux vagues et protègent le rivage. Les dunes sont des écosystèmes dynamiques à évolution continue formant une crête parallèle à la plage. Elles sont formées par du sable transporté par le vent qui s’accumule au-dessus des lignes de marée et de la plage naturelle au battant des lames,
Les types de créatures présentes sur les plages de sable doivent pouvoir s’adapter au flux et reflux de la marée. En raison de la nature de l’habitat, la plupart de ces créatures sont soit des nécrophages, soit des filtreurs. Certaines se déplacent verticalement à travers le sable, alors que d’autres peuvent aller et venir de bas en haut de la plage, avec la marée.
Les plages de sables et les rivages fournissent un nombre important de services écosystémiques. Elles protègent la côte de l’effet des fortes vagues. Les dunes constituent un tampon naturel entre la mer et la terre. Elles peuvent alternativement accumuler du sable provenant de la plage, gonflant la dune et stockant du sable, ou le restituer à la plage dans un mouvement contraire servant ainsi de source d’approvisionnement en reconstitution du sable déplacé. Les plages et les dunes sont des habitats importants pour les espèces de plantes et d’animaux indigènes, et pour les tortues de mer qui viennent s’y reproduire. Les rivages sablonneux et les dunes ont une grande valeur récréative pour les mauriciens et les visiteurs. La beauté des plages mauriciennes est la pierre angulaire de son industrie touristique
Les plages et dunes de sable de l’île Maurice ont été sévèrement dégradées au fil de son histoire. La végétation côtière a été supprimée et les dunes détruites pour faire place aux bungalows et hôtels et à l’infrastructure côtière. L’existence même des plages de sable autour de l’île est maintenant menacée par le changement climatique et la hausse du niveau de la mer. Les événements météorologiques extrêmes causent l’érosion et quelquefois la disparition de plages. La gestion du rivage sablonneux par la restauration des plages et des dunes, de même que la protection et la restauration des écosystèmes de lagon peuvent aider à préserver les plages sur le long terme.