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Faits marquants à Bel Ombre pendant la période française (1765 - 1810)

  • Contexte

    Bien que l’on pense que des explorateurs aient dû probablement traverser Bel Ombre, et que ses frontières nord aient pu abriter des esclaves marrons, aucun développement n’existaient avant 1765. C’est en cette année-là que les premières concessions de terre furent allouées, permettant à Simon Réminiac et à Claude de la Roche du Ronzet d’acquérir 2,200 arpents[1].À cette époque, l’île avait été sous domination coloniale française depuis 50 ans déjà et administrée par la Compagnie française des Indes Orientales. Deux années plus tard, en 1767, sous le règne de Louis XV, la monarchie française en reprit le gouvernement.

     


    [1] Yvan Martial,  Compagnie Sucrière de Bel Ombre, Notes d’Histoire

Développements tardifs

Malgré ces attributions de terres, il n’y eut pas de développements importants à Bel Ombre avant le début du 19e siècle, soit avec presqu’un siècle de retard par rapport à d’autres régions du pays. Pendant cette période intermédiaire, Bel Ombre reçu néanmoins la visite de nombreux personnages [1] et d’auteurs, dont Bernardin de Saint Pierre. le célèbre écrivain français qui raconta son périple à travers l'Île en 1769 dans son carnet de voyage, « Voyage à l’Isle de France, à l’Isle Bourbon et au Cap de Bonne-Espérance » ou il cite plusieurs anecdotes liées à Bel Ombre et dont le roman Paul et Virginie fait partie des mythes et légendes du pays..[2] 

La localité a aussi été décrite par Maximilien Wilkinsky, page du roi polonais Stanislas Leszczyński (beau-père de Louis XV), exilé en France, qui visitât l’Isle de France en 1778. Tous deux décrivent la plongée vertigineuse vers la mer des pentes abruptes des falaises rocheuses à Baie du Cap, la prairie de la savane autour de Bel Ombre, les forêts luxuriantes dans les montagnes, et le nombre important de cours d’eau à traverser tout au long de la  côte sud[1]. Une localité importante au sud était alors Souillac dont le port fut développé sous la supervision de Thoreau de la Martinière, afin de permettre le transfert de marchandises et de matériaux entre les villages reculés du Sud et Port Louis[2].

 

Événements importants   

Les rares visiteurs mentionnent le peu d’habitations dans la région et un développement agricole limité. Dans l’année où fut construite la première usine à sucre, 1802, un M. Coudray, fait mention « d’une pauvre ferme délabrée et de l’aspect misérable de la sucrerie, des plantations et des travaux mal faits…  la maison du maître semblant seule en bon état. »

En 1803, la région reçut la visite de M. Matthew Flinders, voyageur Anglais qui y accosta à bord de sa Goélette Cumberland, afin de se réapprovisionner. En conséquence des tensions déjà vives à l’époque entre les Français et les Anglais, M. Flinders fut arrêté et emprisonné aux Plaines Wilhems.

En 1807, la sucrerie fut vendue à M Calixte Chamoiseau qui la revendit en 1816 à M Charles Telfair. C’est à ce dernier que Bel Ombre doit les principaux développements infrastructurels et agricoles qui ont installé la pérennité de l’établissement.

 


 

[2] Jean-Pierre Lenoir, Bel Ombre, entre mer et montagne, Editions du Corsaire

 

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