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Marronnage

Partie intégrante de l’histoire de l’île

Le Marronnage a fait partie de l’histoire de l’île dès les premières tentatives de colonisation par les Hollandais. Il a été dit que peu de temps après avoir revendiqué la suprématie sur l’île, les Hollandais y amenèrent 105 Malgaches pour appuyer la garnison de 25 à 30 soldats en 1638 et 1639 respectivement. 60  de ces 105 esclaves se seraient enfuis dans la forêt et seuls 20 d’entre eux furent repris.

Cette épisode est le premier cas de marronnage qui a marqué l’imagination collective des Mauriciens d’hier et d’aujourd’hui, qu’ils aient été esclaves, colons ou leurs descendants avec des récits de liberté et de menaces imaginaires ou réelles. Le terme Marrons ne s’applique pas uniquement aux esclaves qui tentaient d’échapper définitivement à leurs plantations, mais aussi à ceux qui s’échappaient pour de courtes durées. Richard Allen écrit :

« Les données dont nous disposons indiquent qu’une moyenne de quatre à cinq pour cent des esclaves de la colonie fuyaient leur maîtres chaque année à la fin du 18siècle, et qu’au début des années 1820, le taux de marronnage avait grimpé jusqu’à entre 11 et 13 % d’une population d’esclaves au nombre de 62 000 à 65 000. L’abolition de l’esclavage au début de 1835 ne marquât cependant pas la fin du problème, avec une moyenne de 7,7 % des apprentis appréhendés pour désertion chaque année entre 1835 et 1837, un chiffre qui pourrait ne représenter que la moitié de telles absences illégales[1]. »

Le marronnage et le vagabondage étaient réprimandés par une répression féroce sous forme de chasses aux marrons, instituées afin de maintenir en place le système colonial et l’esclavage, infligeant de grandes souffrances physique et morale aux personnes concernées.

 


[1] Richard Allen, “Maroonage and its legacy in Mauritius and in the colonial plantation world”.Outremers 89, No. 336: 133

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