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Naissance d’une plantation

  • Premières concessions

    En 1765, les premières concessions couvrant une superficie de 2,200[1]  arpents furent allouées à Simon Réminiac et Claude de la Roche du Ronzet, alors que les terres où se trouvent actuellement les ruines de l’usine furent accordées à M. Louis Denis[1].A l‘époque de cette acquisition, le gouvernement colonial faisait face à de nombreuses difficultés dans le développement de l’agriculture à l’Isle de France. Malgré que les concessions terriennes aient été accordées avec cet objectif, les colons Européens se montraient plus intéressés à spéculer et à faire du commerce, alors même que le produit agricole fournissait à peine de quoi nourrir les habitants et les voyageurs en transit (militaires et marins)[2].

     

    [1] Yvan Martial, Compagnie Sucrière de Bel Ombre, Notes Historiques

    [2] Megan Vaughan, Creating the Creole Island


     

Des concessions quasi abandonnées à la production de sucre

Le témoignage de Nicolas Céré, botaniste et ami de Pierre Poivre, lors de son passage à Bel Ombre en 1782 donne un éclairage de première main de la situation. Il décrit les activités de Bel Ombre comme étant importante pour la colonie par la fourniture de bois et de bateaux.  MM. Bernardin de Saint Pierre et Céré mentionnent tous les deux l’administration de M Estienne Bolgerd qui gouverna le Quartier de 1778 à 1790.

Pendant cette période, il est probable que la production agricole à Bel Ombre n’était pas principalement focalisée sur le sucre. Alors que l’administration encourageait les planteurs à se concentrer sur les cultures vivrières pour subvenir aux besoins de la population locale, beaucoup choisissaient d’investir dans la culture du coton, du café et de l’indigo entre autres. La canne à sucre était alors principalement destinée à la production d’arack qui était vendu aux vaisseaux de passage. Vers la fin du 18e siècle, la production de sucre devint gagna en importance dans toute l’île ainsi qu’à Bel Ombre.

La première sucrerie de la région fut bâtie en 1802. Il convient de noter que durant cette période, on décrivait Bel Ombre comme étant dans un état déplorable, seule la maison de l’administrateur étant en bon état, l’usine n’était pas correctement entretenue, les travaux de plantations mal planifiés et les cultures émaciées.

 

Pierres d’achoppement ou pièces maîtresses ?

Ces carences dans son développement ne pouvaient permettre de prédire l’avenir de la propriété sucrière de Bel Ombre, mais,sans doute, sont-elles des symptômes de bien des projets ou développements à leurs débuts. Les conjonctions[1]  historiques et économiques ouvriront par la suite la voie à un développement extensif avec la production sucrière comme activité principale, sans que soit pour autant négligées d’autres cultures de première importance pour la sécurité alimentaire.


 

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