Le quartier administratif de la Savane fut établi en 1786.Ses frontières étant la Rivière du Poste à l’est et la Rivière du Cap à l’ouest. La Rivière Savane à Souillac sépare les régions est et ouest du quartier. À cette époque, 29 sucreries y étaient opérationnelles dont Baie du Cap, Choisy, Cafféterie, Saint-Martin, Bon Courage, Bel Ombre, Beau Champ, Frédérica, Sainte-Marie, Jacotet, Bagatelle et Cerné, Luchon, Cascade, Saint-Félix, Bel Air, et Surinam.
Le nom de Port-Souillac fut donné à cette ville en l’honneur du Vicomte François de Souillac gouverneur de l’Ile de France du 5 novembre 1785 au 3 novembre 1787. Un peu plus tard, Souillac devint le chef-lieu du quartier. Pendant la période révolutionnaire les ‘Quartiers’ furent requalifiés en « Canton » et Souillac devint une municipalité en 1791. Le 2 octobre 1793 l’organisation territoriale qui avait existé avant la révolution fut rétablie par le Gouverneur Decaen. La Savane fut divisée en Grande Savane (de Souillac à l’Escalier) et Petite Savane (de Souillac à Macondé)[1].
Souillac était relié à Bel Ombre par un simple chemin, le trajet était entrecoupé par des rivières dont le franchissement à pied ou à cheval en période de crue pouvait s’avérer difficile, voire dangereux. Depuis Bel Ombre, on pouvait aussi rallier Port-Louis par la mer via Macondé et la Rivière du Cap. Au départ de Souillac, trois sentiers rejoignaient Port Louis en passant par Grand-Bassin, l’établissement de Saint-Avold (la ligne Berthaud) et à partir de Benarès[2]. Dans la direction de la côte est de l'île, il existait une route qui reliait partiellement Souillac à Mahébourg.
Pendant la période coloniale française il n’existait pratiquement pas de bâtiments publics et aucun lieu de culte dans le quartier. Les morts étaient mis en terre sans cérémonie dans le lieu qui accueille encore aujourd’hui le cimetière marin. L’existence d’un poste militaire à la Baie du Jacotet est récurrente dans la littérature, nous rappelant l’émergence de l’activité coloniale dans la région, son importance géopolitique relative, de même que la précarité des tous premiers développements[3].
[1] Yvan Martial, Notes prises dans le livre “Ephémérides et Statistiques” du Baron d’Unienville, datant de 1838.