Écosystèmes Lagunaires

Herbiers marins

Introduction

Les herbiers marins sont constitués de plantes à fleurs qui vivent sous l’eau. Contrairement aux algues à qui elles ressemblent, elles ont des systèmes de pousse, croissance et reproduction comparables à leurs sœurs terrestres tout en étant entièrement adaptées à la vie marine. On en trouve dans les baies protégées, les régions côtières et dans le lagon à une profondeur maximale de 20 mètres, car elles ont besoin de lumière pour la photosynthèse. Les herbiers marins aident à stabiliser le sédiment du lagon et le sable, et servent à prévenir l’érosion des plages. Offrant un important habitat pour les petits crustacés, les concombres de mer et les poisons herbivores, les herbiers marins sont une source alimentaire pour les tortues de mer.

 

Caractéristiques

Les herbes marines font parties du groupe de plantes monocotylédones qui comprend les herbes, les lys et les palmiers. Comme les autres plantes terrestres, les herbes marines ont  des racines, des nervures, des feuilles, des fleurs et des graines. Elles utilisent la photosynthèse; l’utilisation de l’énergie solaire par le biais de leurs chloroplastes dans leurs feuilles, pour convertir le dioxyde de carbone et l’eau en sucre et oxygène pour leur croissance, alors que leurs nervures transportent les nutriments et l’eau à travers la plante. Comme d’autres plantes à fleurs, leurs racines et rhizomes peuvent absorber et stocker les nutriments et servent à ancrer la plante au fond marin. Contrairement aux plantes à fleurs terrestres, elles ont des petites poches d’air appelées lacunes qui aident les feuilles à flotter. Elles ont une fine couche de cuticule qui permet l’échange de gaz et de nutriments directement dans les feuilles, au lieu de pores comme c’est le cas pour les plantes terrestres. Elles poussent verticalement et horizontalement, leurs racines poussent vers le bas et de côté et leur lamelles poussent vers le haut; afin de capturer la lumière du soleil et les nutriments de l’eau et des sédiments. Elles se propagent de deux façons, par reproduction asexuée ou clonale et par reproduction sexuée. Il y a huit espèces d’herbes marines à l’île Maurice qui forment des prairies dans les parties protégées du lagon.

 

Avantages écosystémiques

Les herbiers marins offrent une multitude d’avantages écosystémiques. Ils contribuent à la transparence et à la qualité de l’eau en générant 10 litres d’oxygène chaque jour, par la photosynthèse, et en capturant les particules de sable, d’impuretés et de boue. Leurs racines piègent et stabilisent les sédiments et réduisent l’érosion. Les herbiers marins jouent un rôle primordial par le biais du cycle alimentaire dans le lagon; ils absorbent les nutriments dans l’écoulement des eaux de surface mais libèrent aussi par leurs feuilles les nutriments pris du fond dans les eaux plus pauvres.  Leurs racines et leurs feuilles sont un refuge pour de nombreuses créatures marines, allant de petits invertébrés comme les crabes et crevettes aux petits poissons et juvéniles de plus grosses espèces, alors que les éponges, les palourdes, les polychètes (vers) et anémones se nichent parmi leurs feuilles ou dans les sédiments. Ces petites créatures attirent de plus grosses tels que le poulpe, le calamar, la seiche, les escargots, les bivalves ainsi que les éponges, les crustacés, les vers, les oursins, les concombres de mer et les anémones, entre autres. Les herbiers marins sont aussi un important habitat pour les tortues de mer qui se nourrissent de leurs feuilles.  

 

Menaces et gestion

Les herbiers marins sont menacés par le développement côtier, où l’établissement de zones de baignade a souvent mené à leur destruction. La dégradation graduelle des récifs, la hausse du niveau de la mer et de plus fortes tempêtes menacent aussi ces plantes qui prospèrent en eaux calmes. Un excès de sédiments en suspens peut étouffer les herbiers marins et les créatures qui y vivent. La protection des herbiers marins est indispensable au maintien de la santé de tout l’écosystème du lagon. La restauration des herbiers peut être une option là où les herbes marines ont été enlevées.

 

Récifs coralliens isolés   

Introduction

Les récifs coralliens isolés sont assez communs dans les lagons et sont des affleurements de corail relativement petits, souvent circulaires et encerclés par du sable et des herbiers marins. Le corail est un animal unique fait de minuscules polypes qui vivent en symbiose avec une algue microscopique appelée zooxanthelle. C’est cette dernière qui donne au corail sa couleur et lui donne une grande partie de son énergie par la photosynthèse. Comme d’autres invertébrés, le squelette des coraux se trouve à l’extérieur (exosquelette). Les coraux croissent dans les eaux tièdes, claires et peu profondes. Ils protègent le rivage de l’érosion et de l’action des fortes vagues durant les  événements météorologiques extrêmes. Les coraux sont considérés comme les forêts tropicales de la mer, abritant 25  % de la vie marine sur la planète. Des poissons locaux connus sous le nom vernaculaire de « Capitaine » et les langoustes dépendent des récifs de corail pour survivre. La faune observée comprend une variété de poissons dont les poissons Demoiselles sont les plus communs, les échinodermes, tels que l’étoile-coussin et les concombres de mer qui sont aussi très répandus.

 

Caractéristiques

Les coraux dominants dans le lagon de Bel Ombre sont les coraux tabulaires à ramification (Acropora) et à croissance rapide, qui sont très différents de ceux que l’on trouve sur la crête récifale et les versants extérieurs des récifs. Les coraux du lagon prospèrent dans des eaux plus calmes et tolèrent moins l’action des vagues. Les Acropora sont parmi les coraux les plus courants du lagon ; cette espèce pousse plus rapidement, mais se casse plus aisément. Les récifs coralliens isolés dans le lagon abritent de plus petites espèces de poissons et d’invertébrés, aussi bien que des poissons juvéniles; qui émigrent vers la crête récifale ou les versants extérieurs des récifs à l’âge adulte.

 

Avantages écosystémiques

Bien que la majeure partie de l’énergie des vagues de pleine mer ait été atténuée par la crête récifale, les récifs isolés jouent un rôle en contribuant à ralentir un peu plus l’action des vagues, avant qu’elles n’atteignent le rivage. Comme tous les coraux, les récifs isolés dans le lagon offrent des aires de fraie, des nurseries, de reproduction et d’alimentation à une multitude d’organismes. Elles offrent par ailleurs d’intéressants paysages marins à observer en plongée sous-marine ou depuis des bateaux à fond de verre.

 

Menaces et gestion

Les récifs isolés de lagon ont été affectées par l’excès de nutriments, les eaux provenant de l’intérieur des terres, la pollution, la navigation côtière et les activités récréatives. Ils sont de plus en plus vulnérables aux effets des changements climatiques avec la hausse des températures de la mer entraînant un « blanchissement » du corail.   La gestion des activités de lagon et la réduction des impacts humains directs, en appliquant des pratiques et des codes de conduite exemplaires peuvent assurer une résilience accrue des coraux aux effets du changement climatique. Des zones de protection marine font partie des mesures utilisées afin de mieux gérer et protéger les récifs isolés de lagon.

 

Récifs frangeants

Introduction

Les récifs frangeants font partie des trois importantes catégories de récifs coralliens reconnues par les scientifiques, avec les récifs-barrière et les atolls. Selon une théorie de Darwin, les scientifiques pensent qu’autour des îles volcaniques, les récifs frangeants sont les premiers à se développer lorsque le volcan s’éteint provoquent un affaissement de l’île et du plancher océanique ce qui permet aux récifs de construire un lagon peu profond entre la terre et le récif principal. Alors que certains récifs frangeants peuvent s’installer directement depuis la plage, d’autres se développent à quelques centaines de mètres et parfois plus du rivage créant ainsi les lagons, ces grandes régions propices au développement des récifs isolés, des herbiers marins et des mangroves. Dans le lagon de Bel Ombre, on peut observer plusieurs configurations dont des tables de coraux qui se développent depuis la plage ou à une certaine distance après un passage qui est praticable pour les petites embarcations. Au sud du lagon, le niveau d’eau est très bas rendant le lagon impraticable à la navigation.

 

Caractéristiques

Autour de l’île Maurice, les récifs frangeants sont les plus communs. Ils forment la base de l’écosystème marin côtier desquels dépendent les autres écosystèmes reliés, tels que les mangroves et les herbiers marins qui abritent des milliers d’organismes vivant à l’intérieur et tout autour. Les récifs coralliens, à la différence des récifs rocheux; sont des structures créées par des procédés biologiques, notamment la pousse et la mort des coraux, des éponges et autres animaux marins immobiles qui construisent le récif. La structure des récifs frangeants est faite de la partie supérieure, qui se trouve dans les eaux peu profondes, du côté du rivage et du lagon. L’arrière du récif avoisine la crête récifale; la partie la plus haute du récif qui délimite la séparation du lagon et de la pleine mer vers laquelle s’étend le versant du récif. Cette partie est la région où le corail est le plus abondant, puisque moins vulnérable à l’impact des sources de pollutions terrestres, avec moins de ruissellement et de sédiments qui affectent l’habitat. La richesse en diversité des espèces marines va crescendo depuis le rivage jusqu'à la crête récifale.

 

Avantages écosystémiques

Les récifs coralliens sont des écosystèmes extrêmement précieux pour les humains et les animaux. En tant que structure et écosystème, ils fournissent des cavités, des crevasses et mêmes des caves pour de nombreuses créatures marines, y compris les crevettes, les crabes, palourdes, escargots, poissons et bien plus encore. Ils sont une source de nourriture pour un grand nombre de créatures comme les poissons perroquets et papillons. Les récifs coralliens sont la première ligne de défense de l'île durant les tempêtes tropicales. Ils abritent de plus, de nombreuses espèces d’intérêt commercial qui sont une ressource importante pour les communautés côtières et constituent un vivier d’approvisionnement pour la restauration touristique.

 

Menaces et gestion

Les récifs coralliens font face à des défis qui menacent leur survie. L’impact direct des activités humaines comprend les pratiques destructives de pêche, la pollution et les espèces envahissantes. Ils sont aussi confronté à la menace la plus importante pour la survie des coraux du monde entier, le changement climatique; la hausse de la température de la mer qui cause le blanchissement du corail (un processus par lequel les polypes coralliens expulsent leurs zooxanthelles symbiotiques. Une augmentation du dioxyde de carbone dans les océans a aussi mené à leur  acidification, ce qui affaiblit les exosquelettes des coraux et autres invertébrés. La gestion des récifs coralliens face aux changements climatiques comprend la mise en place de bonnes pratiques, la protection de vastes zones de corail au moyen de zones marines protégées, l’identification de coraux qui sont résilients à la hausse des températures de la mer et leur plantation dans des nurseries.

BEST OF ECOSYSTEM

    FILTER